Les différents troubles intestinaux
SOMMAIRE
Les troubles principaux
Les troubles fonctionnels intestinaux comprennent un éventail de troubles gastro-intestinaux chroniques caractérisés par différents symptômes. Ces troubles sont diagnostiqués à l’aide de critères et lorsque l’étude clinique l’indique, après exclusion d’autres maladies, telles que la maladie cœliaque et les maladies inflammatoires.
Les troubles fonctionnels intestinaux sont classés en fonction du type de symptôme prédominant et comprennent notamment :
- Le syndrome de l’intestin irritable (SII)
- La diarrhée fonctionnelle
- La constipation fonctionnelle
- Les ballonnements ou distension abdominale fonctionnelle
- Les troubles fonctionnels intestinaux non spécifiés
- Bien que ces troubles puissent être classés en différentes maladies, il existe un chevauchement considérable entre eux.
- À noter que la douleur est généralement présente dans le SII mais pas dans la diarrhée ou constipation fonctionnelle.
Le SII est l’une des affections les plus courantes rencontrées par les gastro-entérologues. Il est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes et est souvent diagnostiqué avant l’âge de 50 ans.
Les causes des différents troubles fonctionnels gastro-intestinaux sont probablement multifactorielles :
- Une altération du microbiote : des études ont montré qu’il peut y avoir des différences entre le microbiote fécal des personnes malades et celui des témoins sains. Cependant, on ne sait pas encore si ces différences sont une cause ou une conséquence de la maladie
- Une altération de la motilité intestinale : un transit ralentit ou accéléré peut contribuer à des symptômes prédominants de constipation ou de diarrhée. Un transit altéré peut être une conséquence d’une sécrétion altérée des entérocytes et/ou d’un dysfonctionnement neuromusculaire. Le dysfonctionnement rectal peut également contribuer à des symptômes prédominants de constipation.
- L’axe intestin-cerveau, l’hypersensibilité viscérale et les influences psychologiques : l’axe cerveau-intestin est le circuit reflexe complexe qui facilite la communication entre le cerveau et l’intestin. On sait maintenant que cette relation est bidirectionnelle car certains patients atteints de troubles fonctionnels intestinaux tel que le syndrome de l’intestin irritable, développeraient des symptômes gastro-intestinaux entraînant des symptômes psychologiques (intestin à cerveau).
- De plus, des études qui ont mesuré l’hypersensibilité viscérale à travers la distension du ballonnet rectal, ont montré une activation accrue des régions du cerveau utilisées dans la modulation endogène de la douleur. Ces recherches confirment qu’il existe une dysrégulation du système nerveux central notamment dans le SII. Enfin le stress et l’anxiété peuvent influencer la motilité intestinale et affecter le seuil de la douleur.
- Autres causes possibles : le risque est accru de développer par exemple, un SII, à la suite d’une gastro-entérite à cause de l’inflammation de bas grade et d’altérations immunitaires qu’elle provoque.
L’hérédité peut être une autre cause potentielle car certaines maladies comme le SII se concentre souvent dans les familles bien que cela puisse être davantage dû à des comportements appris et à une exposition environnementale qu’à une prédisposition génétique.
Les différents symptômes associés
Les symptômes des troubles fonctionnels intestinaux et notamment du SII se chevauchent avec de nombreuses autres maladies comme l’endométriose, la maladie cœliaque, l’insuffisance pancréatique exocrine, les troubles endocriniens, la malabsorption des sels biliaires, le cancer intestinal….
Ces symptômes communs sont :
- Les douleurs abdominales
- Les ballonnements
- L’altération du transit intestinal
- Les flatulences excessives
- Une évacuation incomplète
- Des nausées…
Il existe donc un risque d’erreur de diagnostic. Il est donc important de rechercher des signaux d’alarme qui pourraient indiquer la présence de maladies autres qui nécessiteraient une intervention médicale. Connaître les antécédents familiaux et médicaux du patient, ses symptômes (perte de poids, fièvre, saignement rectal, anémie, symptômes progressifs, vomissements récurrents, selles nocturnes…) est primordial. Le médecin doit procéder à une anamnèse minutieuse.
Les patients dont les symptômes sont associés à l’alimentation notamment ceux atteints du syndrome de l’intestin irritable, sont les plus susceptibles de répondre à un régime Low Fodmap.
Malgré tout, ce régime a également fait ses preuves pour diminuer les symptômes d’autres maladies comme l’endométriose ou le SIBO.
Conclusion
En conclusion, les troubles fonctionnels intestinaux, tels que le syndrome de l’intestin irritable, la diarrhée fonctionnelle, la constipation fonctionnelle, les ballonnements et les troubles non spécifiés, représentent un défi complexe tant pour les patients que pour les professionnels de la santé. Les différents facteurs impliquants des altérations du microbiote, de la motilité intestinale, de l’axe intestin-cerveau, de l’hypersensibilité viscérale, et des facteurs psychologiques souligne la nécessité d’une approche individualisée dans le diagnostic et le traitement. La gestion de ces troubles nécessite une évaluation minutieuse pour exclure d’autres maladies et pour identifier les signaux d’alarme qui pourraient indiquer un problème médical plus grave. L’adoption de régimes alimentaires spécifiques, comme le régime pauvre en FODMAP, a montré une efficacité dans la réduction des symptômes pour de nombreux patients, bien que les interventions doivent être personnalisées en fonction des besoins et des réactions individuelles. La recherche continue dans le domaine de la gastro-entérologie et la sensibilisation accrue à ces pathologies peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes affectées. Enfin, une collaboration étroite entre les patients et les professionnels de la santé est cruciale pour naviguer avec succès dans la complexité des troubles fonctionnels intestinaux et trouver les stratégies de gestion les plus efficaces.
Valérie Ammon
Nutritionniste formée au régime low FODMAP par la Monash University