Le gluten est-il vraiment responsable de vos maux ?

Le gluten est-il vraiment responsable de vos maux ?

SOMMAIRE

Une confusion légitime

  • Plusieurs protéines ont été impliquées dans l’apparition de symptômes gastro-intestinaux et notamment dans le cas du SII. Il s’agit par exemple, de la Béta caséine du lait, de la lectine du germe de blé, du gluten…

Les régimes sans gluten et sans blé ont gagné en popularité. Cet intérêt a été en partie alimenté par la tendance mondiale à manger sans gluten chez les personnes sans diagnostic de maladie cœliaque. Une perception alimentée par le marketing et les médias selon laquelle les aliments sans gluten favoriseraient la santé générale et/ou une perte de poids, les approbations des célébrités, la disponibilité accrue d’aliments sans gluten et enfin des améliorations symptomatiques perçues dans le cadre d’un régime sans gluten et/ou sans blé.

Cependant, ces améliorations peuvent être attribuées à tort au gluten, avec un certain nombre d’autres composants alimentaires réduits et/ou supprimés dans le cadre d’un régime sans gluten. Bien que des recherches considérables aient porté sur le gluten et que le diagnostic de sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) ait été inventé, les améliorations observées avec la restriction du gluten peuvent être attribuées aux réponses nocebo et/ou à une consommation réduite des fructanes (provenant du blé).

  • De plus, le gluten et les FODMAP ont tendance à coexister dans les céréales et les aliments céréaliers. Les avantages symptomatiques que certains d’entre vous rapportent d’un régime sans gluten peuvent donc être attribués à une réduction de l’apport en FODMAP et plus particulièrement du fructane.

    Certaines études soutiennent la théorie que dans la plupart des cas de sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC), lorsque l’apport en FODMAP est contrôlé, le gluten n’a aucun effet sur les symptômes. Il semble probable que certains cas de SGNC puissent représenter des personnes qui ont montré de fortes réponses nocebo aux défis au gluten, d’autres peuvent représenter des personnes atteintes de la maladie cœliaque non diagnostiquée ainsi que dans une grande majorité des cas, des troubles gastro-intestinaux comme le SII non diagnostiqué ce qui les rend sensibles aux FODMAP mais pas au gluten.

    Egalement, les produits sans gluten sont souvent mais pas toujours pauvres en FODMAP. Il est important de vérifier la liste des ingrédients car peuvent être présents ail, oignon, fruits secs… très riches en FODMAP

Enfin, même si des ingrédients à faible teneur en FODMAP figurent sur la liste des ingrédients, le produit peut devenir riche en FODMAP à cause des effets de la transformation des aliments et de la taille des portions.
Si vous n’êtes pas sûr de la teneur en FODMAP d’un produit alimentaire, il vaut mieux essayer d’en inclure une toute petite quantité dans l’alimentation et d’augmenter progressivement les doses tout en surveillant les symptômes.

Il est déconseillé de le faire pendant la phase 1 du régime, car pendant cette phase, vous devez essayer d’éviter la consommation d’aliments ultra transformés.

Valérie Ammon

Nutritionniste formée au régime low FODMAP par la Monash University